Google rappelle Larry Page et Sergey Brin pour lutter contre ChatGPT. Les deux hommes devraient façonner toute la stratégie IA du géant américain.
Google a dû rappeler deux de ses fondateurs face à la menace grandissante d’un projet d’intelligence artificielle. OpenAI fut fondée il y a quelques secondes, avec Elon Musk comptant parmi les premiers investisseurs. Les projets de l’entreprise ont récemment beaucoup fait parler d’eux. DALL-E, qui peut générer des images à partir de simples textes de l’utilisateur, a suscité un grand débat autour de la validité de l’art par l’IA et son effet sur les artistes humains. Le dernier projet de la société, ChatGPT, menace aussi la suprématie de la firme de Mountain View.
Google rappelle Larry Page et Sergey Brin pour lutter contre ChatGPT
ChatGPT peut être utile dans de nombreux domaines. Il peut vous aider à écrire une chanson, à mettre en place du code basique ou résoudre des problèmes de mathématiques. Il peut aussi diviser des sujets complexes en petits morceaux plus faciles à appréhender, et c’est peut-être cela qui inquiète Google actuellement. Si les moteurs de recherche sont conçus pour récupérer de l’information et vous envoyer des pubs, de nombreux utilisateurs s’en servent pour trouver des réponses à leurs questions. Sa popularité est telle que, malgré les soucis avérés de confidentialité, il reste le moteur de recherche le plus populaire au monde. Si ChatGPT peut trouver et renvoyer de l’information de meilleure manière, la part de marché de Google pourrait être menacée. Facile donc de comprendre pourquoi le géant américain veut mettre les bouchées doubles sur le sujet.
Selon The New York Times, le succès du chatbot d’OpenAI a contraint Google à lancer un “Code Rouge”. Pour renforcer sa position de géant de la tech, le PDG d’Alphabet Sundar Pichai a même demandé à deux des fondateurs de la société de revenir pour diriger les stratégies de Google en termes d’intelligence artificielle.
En décembre, Larry Page et Sergey Brin, qui avaient quitté leurs rôles à plein temps dans l’entreprise en 2019, avaient participé à des réunions avec de grands cadres de Google. Les deux hommes n’étaient plus impliqués que dans des projets extrêmement novateurs, qui pourraient rapporter gros si le succès devait être au rendez-vous. Cette fois, l’implication est plus sérieuse. Les deux anciens cadres ont bien étudié la stratégie autour de l’intelligence artificielle de l’entreprise et, si les sources sont avérées, ont déjà défini des plans pour implémenter davantage de fonctionnalités d’IA dans les fonctions de recherche de Google.
Les deux hommes devraient façonner toute la stratégie IA du géant américain
Et le futur de l’IA de Google ne devrait pas être limité à la recherche. Elle pourrait aussi, théoriquement, combler le fossé creusé par les récents licenciements de l’entreprise, environ 6 %, soit 12 000 personnes. Quel rôle jouera l’IA dans le futur de la compagnie ? Difficile à dire, mais Alphabet ne part pas de zéro. Si la réussite du test de Turing est encore loin pour le chatbot de Google, sa création maison est déjà bien avancée. Suffisamment pour duper ses propres ingénieurs. L’année dernière, Blake Lemoine affirmait même que l’IA laMDA avait gagné “une sentience, une identité et une âme”. Il était même allé jusqu’à embaucher un avocat pour tenter de protéger les droits de l’IA. L’homme fut finalement licencié par la firme de Mountain View.
L’IA laMDA de Google est un chatbot très avancé, capable d’”apprendre” avec le temps. Les échanges avec les utilisateurs façonnent et améliorent les réponses que donne le robot. En théorie, cela devrait rendre les réponses plus précises, sur des sujets plus divers et sembler plus “humaines”. Ce style d’IA peut aussi mal évoluer, comme Microsoft l’a découvert il y a quelques années. Le projet de Google est encore en développement, mais quand on connaît les ressources du géant, quand on se rappelle les énormes progrès réalisés ces dernières années, et les champs d’application de l’IA, on ne peut qu’être excité par cette course à l’IA.