Un Internet sans Google ni Facebook

Nous vous proposons cette excellente contribution de Le Devoir

Ça y est, Google et Facebook ont lancé les premières salves. Les deux géants américains n’ont pas attendu d’être nommés explicitement par le CRTC dans le cadre du projet de loi C-18 récemment adopté pour annoncer leur intention de retirer les médias canadiens de leurs pages. Mais, comme on dit, il faut être deux pour danser le tango.

Après tout, Google et Meta sont dans la même situation que les médias numériques : ils doivent attirer les internautes vers leurs produits pour faire de l’argent. Les gens qui sont irrités par leur comportement peuvent donc faire connaître leur mécontentement en cessant de leur rendre visite.

Un Internet sans Google ni Meta, ça ressemble à quoi ? En voici un aperçu, en cinq points.

Réseau (pas trop) social

Oui, il y a de la vie à l’extérieur des réseaux sociaux. Instagram, TikTok et les autres ont créé des formules qui créent une forte dépendance, mais il est possible de s’en défaire. On peut le faire d’un coup sec ou par petites doses, en se rabattant sur des réseaux plus ludiques et moins invasifs. Un bon exemple est le réseau français BeReal, qui s’est fait remarquer dès son lancement en 2020.

BeReal alerte ses utilisateurs chaque jour et les invite à publier une seule photo à la fois. C’est une solution de rechange amusante à Instagram et à TikTok, justement. Mais l’application a commencé à s’éparpiller ces derniers mois et a perdu beaucoup d’utilisateurs. D’autres réseaux sociaux émergents, comme Bluesky et Mastodon, peuvent combler un besoin auprès des gens qui désirent avant tout partager de l’information d’actualité.

Organiser l’information

Le navigateur Chrome de Google accapare actuellement 62 % du marché des navigateurs Web. Sa présence par défaut dans le système mobile Android aide Chrome à s’imposer de façon aussi écrasante, mais plusieurs internautes l’utilisent aussi sur leur PC ou leur Mac.

Safari, d’Apple, vient au deuxième rang des navigateurs les plus utilisés. Viennent ensuite Edge, de Microsoft, puis Opera et Firefox. Ces deux derniers sont indépendants des géants technos. Des deux, Firefox est celui qui brouille le plus la piste que vous laissez derrière vous sur la Toile, ce qui complique énormément la vie des traceurs publicitaires de Google, de Meta, d’Amazon et des autres.

Moyennant quelques dollars chaque mois, Firefox donne accès à un service VPN qui masque carrément votre adresse Internet aux sites que vous visitez.

Cherche et trouve

Si un navigateur est la porte d’entrée vers la Toile, un moteur de recherche est son répertoire. Ces jours-ci, 93 % des recherches effectuées sur un moteur Web par des internautes passent par Google. C’est énorme. Mais il existe quand même plusieurs autres moteurs de recherche. Bing, celui de Microsoft, compte pour pas tout à fait 3 % de ce marché. Son intégration toute récente de l’intelligence artificielle derrière ChatGPT pourrait intéresser les internautes qui cherchent des réponses textuelles à leurs questions, plutôt que des sites Web.

Les internautes qui souhaitent protéger plus fermement leur vie privée peuvent opter pour un moteur commeDuckDuckGo, qui ne piste pas ses utilisateurs. Ce n’est pas la même chose qu’une navigation privée, puisque les sites que vous visitez à partir de DuckDuckGo ont accès à vos informations, mais c’est un début.

Messagerie indépendante

L’époque où Hotmail dominait le monde du courrier électronique est loin derrière. De nos jours, ce sont les applications de messagerie d’Apple et de Google qui dominent. Elles sont utilisées par 87 % des internautes pour lire leurs courriels. Vient ensuite Outlook, de Microsoft, qui englobe aussi les adresses Hotmail et Live.

De nombreux internautes soucieux de la confidentialité de leur boîte de messagerie ont adopté le service suisse ProtonMail. Ce service fournit gratuitement une adresse courriel et 500 mégaoctets de stockage. Les courriels sont chiffrés dès la boîte d’envoi, ce qui assure une protection optimale contre le fouinage non désiré.

Cartographie déchaînée

80 % des gens qui recherchent une adresse postale sur leur mobile à l’aide d’une application de cartographie utilisent Google Maps. Il existe peu de solutions de rechange. La plus populaire est Apple Maps, qui s’est beaucoup améliorée ces dernières années. Mais elle est réservée aux propriétaires d’un appareil Apple.

Waze, une autre filiale de Google, est utilisée à peu près autant qu’Apple Maps. Il s’agit avant tout d’une application de navigation routière destinée aux automobilistes soucieux d’éviter les bouchons de circulation. Enfin, l’application libre et gratuite OpenStreetMap aide à se retrouver, même si on n’y voit pas l’état de la circulation en direct.

Voir aussi

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