Le bouton secret de TikTok

Nous vous proposons cette excellente contribution de France Culture

Ce journal s’ouvre sur une enquête du magazine Forbes qui révèle l’existence d’un « bouton secret » chez TikTok… Celui-ci permettrait à certains employés, triés sur le volet, de pousser la viralité d’une vidéo et de la propulser sur les fils de millions d’utilisateurs. Le succès ne dépend donc pas des gentils algorithmes « justes et équitables » qui, telle une main invisible, favorisent l’exposition des contenus qui le mérite ?

En interne, cette pratique se nomme le « heating ». Selon le magazine, elle servirait à séduire les marques et les influenceurs pour augmenter leur notoriété et les attirer dans la toile du réseau. Une information qui renforce l’opacité dans la manière dont fonctionnent les recommandations sur les réseaux sociaux. Face à ces révélations, TikTok a reconnu le fait de déployer ce bouton pour « diversifier les vidéos ». À l’inverse, cela expliquerait peut-être pourquoi certains créateurs voient subitement leur audience descendre en flèche…

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L’enquête est signée Emily Baker White, une journaliste qui avait déjà dénoncé l’espionnage qu’elle subissait avec d’autres par la maison mère de TikTok, ByteDance, qui traquait les données des journalistes critiquant la plateforme. Une information reconnue également par TikTok.

Voilà pourquoi les parlementaires américains relancent la volonté de mettre en place une loi interdisant l’usage de TikTok à leurs concitoyens. Une peur d’espionnage par le régime chinois, qui avait déjà été dénoncé il y a quelques années, par un certain Donald Trump.

Deux ans après avoir été banni de Facebook et Instagram, le groupe Meta a finalement réintroduit l'ancien président des États-Unis, Donald Trump.
Deux ans après avoir été banni de Facebook et Instagram, le groupe Meta a finalement réintroduit l’ancien président des États-Unis, Donald Trump. © AFP – Olivier Douliery

Le retour de Donald Trump sur Facebook et Instagram

L’ancien président des États-Unis est une nouvelle fois au cœur de l’actualité, puisque son exil de Facebook et Instagram a pris fin. Rappelez-vous, il y a deux ans, à la suite de l’invasion du Capitole, le groupe Meta avait suspendu le compte de Donald Trump. Une victoire pour Trump, qui a déjà obtenu de son ami milliardaire, Elon Musk, la réhabilitation de son compte aux dizaines de millions de « suiveurs » sur Twitter.

Ce feu vert n’a pourtant pas déclenché ses saillies habituelles sur Twitter où, à l’inverse de sa routine, il ne s’est pas encore exprimé ! Pour cause, Donald Trump se concentre sur son propre réseau, Truth Social, qu’il tente désespérément de faire vivre, il n’y prêche là-bas que des convaincus.

D’ailleurs, Truth Social n’est pas en grande santé financière. Il est même assez évident que Trump laisse bientôt tomber sa création pour retrouver ses droits et son aura sur les réseaux sociaux traditionnels… De quoi préparer sans doute son retour dans l’arène politique et la course à la présidentielle…

Reste à savoir s’il acceptera de venir danser sur TikTok, pour séduire la jeunesse !

L’association de consommateurs, "UFC-Que Choisir", a développé un outil permettant la représentation de l'utilisation de nos données.
L’association de consommateurs, « UFC-Que Choisir », a développé un outil permettant la représentation de l’utilisation de nos données. © AFP – Jacques Demarthon

Un outil pour mieux comprendre le capitalisme de surveillance

Le journal se clôture sur une note positive, à l’heure où nos données personnelles représentent des enjeux géopolitiques. Un outil a été développé par l’association de consommateurs UFC-Que Choisir, qui met à disposition le site « respecte mes datas ».

Ce dernier présente le chemin, les démarches à suivre pour récupérer nos données auprès des plateformes. Ensuite, l’outil transforme le tout en graphiques qui permettent de dévoiler l’invisible et d’avoir une idée assez précise des informations que possèdent Twitter, Google, Uber ou Netflix à notre propos.

Déplacements, géolocalisation, historiques, etc. Une démarche salutaire pour mieux comprendre le capitalisme de surveillance. Pour finir, l’association nous indique comment faire respecter nos droits pour supprimer ces datas.

Un droit à l’oubli, que nous oublions trop souvent d’appliquer… Vous êtes bien dans le meilleur des mondes!

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