L’IA est en train de prendre sa place dans les logiciels que nous utilisons tous les jours. Après plusieurs mois de test, Google, Adobe et Microsoft ont annoncé la fin de la période d’essai gratuite. Pour continuer à profiter de leur intelligence artificielle respective, il va falloir payer.
Maintenant que la plupart d’entre nous avons goûté à l’IA intégrée aux logiciels, les éditeurs veulent nous faire passer à la caisse. La dernière annonce en date, venue de Microsoft, c’était jeudi 21 septembre 2023 à New York, à propos de Copilot, son assistant relié à une version améliorée de chatGPT, créé par OpenAI. Microsoft en détient aujourd’hui 49% après avoir investi 11 milliards de dollars.
Copilot qui était déjà disponible à l’état de préversion, commencera à devenir un produit commercial, ce mardi 26 septembre, avec son arrivée dans la nouvelle mise à jour de Windows 11. Puis le 1er novembre, ce sera au tour d’Office 365, la suite bureautique avec Powerpoint, Excel et Word notamment, d’intégrer cette IA : une option à 30 dollars par mois – sans doute entre 30 et 40 euros par mois, et par utilisateur en France – ce qui reviendrait à doubler le montant de certains abonnements.
Copilot permet de gagner du temps, notamment par rapport aux tâches répétitives et tous les exercices de synthèse. Mais mieux vaut avoir confiance, parce qu’une fois activé sur tous les postes d’une entreprise, Copilot saura tout de l’activité de chacun des salariés. Et on se demande ce qui l’empêcherait d’évaluer la productivité, ou d’identifier les réfractaires à tel ou tel projet. On trouve Office, la suite bureautique, en France, dans 80% des entreprises.
Microsoft a, en fait, emboîté le pas à Google, qui a fait une annonce comparable, le 29 août dernier. On parle, là, de Google Workspace, avec notamment la messagerie Gmail, Google Drive, Google Docs, Google Sheets, Google Slides, etc.
L’intelligence artificielle de Google s’appelle Duet AI. Idem : elle peut répondre aux mails à votre place, transformer un document texte en présentation, le résumer en quelques lignes ou créer un graphique à partir de chiffres qu’elle aura, elle-même, mis dans un tableau. Google avait donné le « la » en termes de tarifs, puisque Duet AI coûtera également 30 dollars par mois, et par utilisateur. Microsoft et Google en frontal sur la bureautique boostée par l’IA : c’est probablement l’une des grandes batailles de l’année qui vient.
Et puis, Adobe, le spécialiste des logiciels créatifs, sonne aussi la fin de la récréation, après deux milliards de contenus, créés en six mois, par son IA baptisée Firefly, une intelligence artificielle générative d’images qui a enthousiasmé ceux qui l’ont testé. Exemple dans Photoshop : il suffit de taper « chalet rose bonbon » pour voir apparaître un chalet rose bonbon dans son paysage alpin, avec deux autres variantes en réserve, histoire d’avoir le choix.
On peut aussi étendre l’image en dehors du cadre en laissant Firefly créer la portion qui n’a pas été capturée par l’appareil photo. C’est souvent bluffant. La contrepartie, c’est qu’à partir du 1er novembre prochain, l’abonnement à la suite Creative Cloud, qui réunit tous les logiciels Adobe, augmentera d’environ 5 dollars par mois.