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En réponse à un rapport de son comité de surveillance, Facebook indique revoir son système de contrôle spécial pour les gros comptes, mais reste timide sur les autres recommandations.
Pas sûr que cette annonce signe la fin des privilèges pour les comptes VIP de Facebook. Le 3 mars, Meta (maison-mère de Facebook) a répondu aux recommandations faites par son conseil de surveillance. Le réseau social a timidement indiqué revoir sa politique de modération pour les comptes VIP, mais a rejeté les mesures les plus significatives, rapporte le Wall Street Journal.
En décembre dernier, le conseil de surveillance de Meta a établi 32 recommandations en ce qui concerne « le contrôle croisé ». Ce contrôle, très obscur, s’adresse aux comptes très suivis sur Facebook. Il ne sont pas soumis aux contrôles automatiques de leurs publications comme c’est le cas pour tous les autres comptes. Si une publication de l’un de ces comptes est jugée problématique par le vérification automatique, ces utilisateurs vont bénéficier d’un traitement spécial car ils présentent un intérêt public plus élevé.
En effet, en temps normal la publication est immédiatement retirée. Là, le contenu reste en ligne le temps de bénéficier d’une deuxième vérification, un processus qui prend en général plusieurs jours, et parfois plusieurs mois.
Parmi ses recommandations, le conseil de surveillance incite notamment Meta à prendre des dispositions pour améliorer la transparence de ce système et pour prévenir le favoritisme de certains comptes notamment politiques.
Meta prend note
Meta promet de prendre en compte 26 des 32 recommandations du rapport. Mais ses engagements restent timides. L’entreprise de Menlo Park a déclaré être d’accord pour fournir des rapports réguliers sur la transparence du programme de « vérification croisée » et de limiter les publications de contenus provenant de personnalités ayant enfreint les règles de modération.
Mais Meta a refusé des dispositions importantes dont l’une incitant à rendre public les comptes VIP qui bénéficient de ce contrôle spécial, qui ne sont autres que des dirigeants, des acteurs, des chanteurs, des politiques… La société refuse également de donner les critères qui permettent à un utilisateur de bénéficier de ce programme.
Une enquête du Wall Street Journal publiée en septembre 2021, indiquait que le programme de « contrôle croisé », était mal supervisé et à l’origine de nombreux cas de favoritisme. Par exemple, les hauts dirigeants de Facebook étaient intervenus pour protéger une star du football de renommée internationale et publier des images de nudité.
A la suite de cette enquête, Meta avait donc demandé à son conseil de surveillance d’établir des recommandations, qui se sont apparement révélées plus symboliques qu’utiles.