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Une décennie plus tard, rien ne va plus pour Hinton, qui exprime ses craintes dans les colonnes du New York Times : « Je me console avec l’excuse normale : « si je ne l’avais pas fait, quelqu’un d’autre l’aurait fait » », déclare Hinton. « Il est difficile de voir comment vous pouvez empêcher les mauvais personnes de l’utiliser (l’IA, Ndlr) pour de mauvaises choses. » Ce que craint par dessus tout le chercheur de 75 ans, c’est la multiplication des fakes de toutes sortes générés par l’IA. La compétition « féroce » entre les nombreux acteurs de l’IA pourrait être impossible à arrêter, selon Hinton, ce qui déboucherait nécessairement sur tellement de fausses images et de textes erronés (mais terriblement cohérents) que personne ne pourra plus dire « ce qui est vrai ».
Les craintes de Hinton sont-elles vraiment fondées, où ne sont-elles que l’expression d’un scientifique d’une autre génération, apeuré comme bon nombre de ses confrères par une technologie qu’il a autant créé que fantasmé ? Geoffrey Hinton semble en effet oublier un peu vite que dans la lute contre les « fakes » générés par l’IA, d’autres IA sont déjà à l’oeuvre, et que ces dernières peuvent déterminer en un temps record si tel ou tel contenu a une origine authentique ou s’il s’agit d’une production artificielle. Certes, la course à l’armement est bien enclenchée, mais au mois sait-on désormais que les IA peuvent aussi être du « bon » côté de la barrière.