Nous vous proposons cette excellente contribution de Agence d’Information d’Afrique Centrale
Kris Brochec, surnommée la « Mama digitale », experte en communication, management et marketing digital confie :
« Les femmes attendent généralement qu’on leur donne la permission de faire les choses et bien malheureusement, les métiers du digital ne sont pas traditionnellement axés sur elles. Il y a plusieurs facteurs qui expliquent la sous-représentativité des femmes, précisément Congolaises, dans les métiers du numérique, du digital et de la technique. Le plafond de verre est assez bas au Congo. Les femmes n’osent pas s’attaquer à ces métiers qui sont dits des hommes. Elles n’ont pas l’audace, non pas parce qu’elles ne peuvent pas, mais c’est surtout qu’on ne leur a jamais dit qu’elles pouvaient. Après, il est vrai que pour certaines d’entre elles, les choses se sont imposées avec le temps comme une nécessité. Le numérique est facteur d’inclusion sociale pour la femme parce qu’il va l’aider à prendre sa place dans la société en lui permettant d’être plus visible, plus autonome, plus indépendante. Grâce au numérique, la femme peut s’exprimer davantage, remonter plus facilement les problèmes et les contraintes qui sont les siennes. Elle a le pouvoir d’améliorer sa carrière, d’améliorer son employabilité. »
Do-justel Pianda, femme aux multiples casquettes, tech entrepreneure, consultante en communication digitale, web designer, conférencière internationale, experte, animatrice des ateliers sur le digital, notamment en e-réputation, réseaux sociaux, marketing digital et coordonnatrice de « Woman code », donne son avis :
« L’orientation scolaire, notamment le manque d’incitation des femmes à intégrer une formation technologique, pose le problème de fond de leur sous-représentativité dans le digital. La sensibilisation aux métiers du numérique devrait nécessairement prendre une ampleur sociale au-delà du cercle scolaire, lui-même déjà défaillant à ce niveau. 40 % des femmes se tournent vers leurs parents pour s’orienter, parents qui sont malheureusement sous-informés à propos de ces métiers. Le manque de confiance dans les compétences féminines est une épine importante de l’engagement dans le numérique. Je me suis personnellement retrouvée plusieurs fois dans des situations où mes interlocuteurs décident de m’expliquer des concepts techniques simples, parce que je suis une femme. J’ai aussi constaté que certaines formations techniques sont naturellement proposées aux collaborateurs et non aux collaboratrices.
Ces dernières années, nous assistons à de grands bouleversements technologiques, précisément dans les domaines de l’intelligence artificielle, de la réalité ,virtuelle, du Blockchain et des NFT, DeFi … des termes qui restent encore étrangers à bon nombre de femmes…»
Réalisatrice, entrepreneure dans l’industrie de la communication digitale et de la production audiovisuelle. Journaliste passionnée des médias, d’art et de culture, elle renchérit :
« La sous-représentation des femmes dans les métiers du numérique s’explique par plusieurs facteurs. Tout d’abord, il y a un manque de modèles féminins dans ce domaine. Ce qui peut décourager les jeunes filles à s’intéresser aux carrières dans le numérique. Ensuite, il y a des stéréotypes de genre qui sont encore présents dans notre société et qui peuvent influencer les choix de carrière des femmes. Par exemple, les métiers du numérique sont souvent perçus comme étant réservés aux hommes, ou encore, les femmes sont souvent découragées de poursuivre des études en sciences et en technologies. Pour renverser la tendance de la sous-représentation des femmes dans le numérique, il est important d’adopter des mesures qui encouragent l’égalité des sexes et de créer un environnement inclusif qui favorise la participation des femmes dans ce domaine. Renforcement des compétences : offrir des formations, des programmes de mentorat et des opportunités de stage pour aider les femmes à renforcer leurs compétences et à se préparer aux métiers du numérique. »
Gladys Lana, développeuse Fullstack, automaticienne, infographiste, fondatrice et gérante de « Vindozia » :
« Si aujourd’hui les filles accèdent plus facilement aux études supérieures, elles sont assez peu poussées vers des études scientifiques qui leur permettent de faire carrière dans l’informatique. Cela s’explique par la façon dont les technologies sont considérées. Les stéréotypes de la société. Pour inverser cette tendance il faut renforcer la sensibilisation des jeunes, précisément des filles dès le cycle d’études primaires. C’est un enjeu pour assurer une véritable inclusion numérique par une formation complète dispensée par des professionnelles. Pour promouvoir l’inclusion au sein des entreprises, Il est essentiel de soutenir la candidature des femmes dans les postes de prises de décisions à l’heure où le secteur numérique est l’un des moteurs de l’économie des nations du monde. Il convient donc de développer davantage des programmes d’accompagnement qui leur seront dédiés comme le leadership, la formation aux outils numériques, soft skills et autres fondamentaux avant de leur offrir un cadre et des possibilités de spécialisation. »