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Les difficultés rencontrées par Snap sur le marché publicitaire n’auguraient rien de bon pour les poids lourds du secteur comme Google. Confirmation à l’issue du quatrième trimestre, durant lequel la firme de Mountain View a vu ses revenus publicitaires décliner de 3,6 %, à 59 milliards de dollars sur les trois derniers mois de l’année 2022. Pour YouTube, la baisse est encore plus prononcée avec moins de 8 milliards de dollars de chiffre d’affaires (-7,8 %) au dernier trimestre 2022, contre 8,6 milliards sur la même période un an plus tôt.
Face à ces déconvenues publicitaires, les revenus de Google sont ressortis en très légère hausse entre octobre et décembre, à 76 milliards de dollars. Les profits, eux, se sont effondrés, passant de 20,6 à 13,6 milliards de dollars. Le constat n’est guère plus flamboyant au niveau du bénéfice opérationnel, baromètre de la rentabilité de l’entreprise, qui s’est élevé à 18,2 milliards de dollars contre 21,9 milliards au quatrième trimestre 2021. Pour ne rien arranger, la branche cloud n’a pas répondu aux attentes du marché avec un chiffre d’affaires de 7,3 milliards de dollars.
Licenciements et croisade du gouvernement américain
Dominé par Amazon Web Services (AWS) dans le cloud, bousculé par TikTok et Netflix sur YouTube, Google est à la croisée des chemins et devra vite trouver de nouvelles lignes de revenus pour profiter d’un souffle de croissance. Pour rogner ses marges, la filiale d’Alphabet, comme la plupart des autres Gafam, débranche ses projets jugés trop peu lucratifs, à l’instar d’Area 120, l’incubateur interne pourtant contributeur à l’envol de Gmail et Google News. Et après avoir demandé l’an passé à ses employés d’augmenter leur productivité, l’entreprise dirigée par Sundar Pichai a décidé de licencier 12 000 employés, soit 6 % de ses effectifs mondiaux.
Outre le ralentissement de sa croissance, Google aperçoit d’autres nuages menaçants, venant notamment des autorités américaines. Alors que les plaintes s’accumulent contre la maison mère Alphabet depuis plusieurs années, le gouvernement américain a encore haussé le ton en ce début d’année en attaquant le groupe, aux côtés de huit États, dont la Californie et New York, pour mettre fin à sa domination anticoncurrentielle sur le marché de la publicité en ligne. La menace qui plane au-dessus de Google n’est pas anodine, puisque les plaignants veulent contraindre la firme à démanteler, purement et simplement, son activité publicitaire, qui représente encore aujourd’hui près de 80 % de ses revenus.