Nous vous proposons cette excellente contribution de JDN
Si la génération de contenu par l’IA pose certains soucis en SEO, elle peut aussi apporter des résultats intéressants, d’après trois utilisateurs interrogés.
Selon Jasper, un des principaux outils de rédaction basé sur l’IA, des groupes comme IBM, ou Logitech utilisent leur solution. Il faut dire que la génération de contenu par l’IA connait un vigoureux développement depuis quelques années. Portée par l’amélioration du traitement naturel du langage, aussi connu sous le nom de NLP, pour Natural language Processing, cette technologie permet de saisir et de générer du langage humain. Des robots rédacteurs, dopés à l’IA, peuvent ainsi rédiger des mails, des fiches produits ou encore des billets de blogs.
Au cœur de cela prend place GPT-3, pour Generative Pre-trained Transformer 3. Lancée en 2020 par OpenAI, société cofondée par Elon Musk et financée par Microsoft, c’est le plus important réseau de neurones artificiels jamais bâtis. La plupart des acteurs du marché de génération de contenu par l’IA, comme Jasper, Rytr, CopyAI, Content Bot ou encore ThunderContent, se reposent sur cette technologie.
Si de réelles limites existent sur ces outils, comme quelque fois l’obsolescence des réponses, leur absurdité, leur utilisation des stéréotypes et leur coût, nous nous sommes intéressés aux avantages amenés pour le SEO par ce procédé, en interrogeant trois utilisateurs.
Laurent Jean, alias Jessyseonoob, référenceur chez Mediacrea et ambassadeur Jasper : « Trouver des idées qui n’ont pas été traitées »
Dans quels cas utilisez-vous l’IA pour générer du contenu ?
J’utilise l’IA dans de nombreuses occasions : pour générer du contenu marketing, du copywriting, des pages de renvoi, pour répondre aux e-mails et pour la rédaction de contenus SEO. Parmi les nombreux outils sur le marché, j’en utilise principalement deux, parmi les plus populaires, Jasper et Rytr.
Que vous apporte la génération de contenu par l’IA en SEO ?
L’avantage le plus évident est sans doute le gain de temps. Avec l’aide des outils d’IA, vous pouvez générer du contenu de haute qualité plus rapidement. De plus, l’IA peut vous aider à trouver de nouvelles idées et à enrichir des textes existants. En prime, comme l’IA détecte souvent les fautes d’orthographe et de grammaire.
Grâce à ces outils, plutôt que de se positionner sur ce que Google sait déjà, on va beaucoup plus loin. On peut trouver des idées qui n’ont pas été traitées par le moteur de recherche et sortir des contenus plus pertinents pour l’utilisateur et pour Google. J’utilise par exemple Surfer SEO, un outil d’optimisation On-page intégrable dans Jasper, pour faire une analyse NLP des mots-clés positionnés sur la requête principale en temps réel, pour compléter mon champ sémantique.
Je peux aussi générer des contenus axés sur l’intention de l’utilisateur, et donc produire à partir d’un même texte de base un contenu pour chaque type de médias. En effet, on ne publie pas les mêmes contenus avec le même ton sur son site que sur Linkedin.
N’avez-vous pas peur d’être sanctionné par Google avec l’IA pour générer du contenu, ou du moins d’appauvrir les SERP avec un contenu sans réelle valeur ajoutée ?
Danny Sullivan, porte-parole pour Google auprès des utilisateurs, l’a rappelé dans un de ces derniers tweets : Google parle seulement de pénaliser les contenus de faible valeur. Aux Etats-Unis, le Helpful Content Update a déjà décimé pas mal de sites qui ne font que de la récupération de People Also Ask et de la regénération de contenu.
C’est pour cela que je prône l’utilisation des outils d’IA avec une vraie direction éditoriale. Mon angle, avec CopyWriting Ai, est que des cerveaux experts dans leur domaine sont plus efficaces que de l’IA non supervisée.
Benjamin Dehant, content creator et designer freelance spécialisé en réalité virtuelle, IA et Web3: « Il faut que l’IA soit dirigée »
Dans quels cas utilisez-vous l’IA pour générer du contenu ?
J’ai surtout réalisé un article sur Medium, en anglais, entièrement généré par l’IA. L’occasion de voir ce qu’il était possible de faire dessus. Mais je n’ai pas encore regardé comment fonctionnent les versions françaises.
J’utilise plus l’IA pour faire du contenu visuel, même si je souhaite l’utiliser davantage pour les textes par la suite. Au niveau des outils de génération de texte, j’utilise surtout Copy.ai, mais j’ai envie d’essayer Jasper, l’autre « pointure » du secteur.
Que vous apporte la génération de contenu par l’IA en SEO ?
Je peux produire du contenu plus rapidement et moins cher avec l’IA. J’essaie de créer du contenu sur les sujets qui m’intéressent, mes domaines d’expertises, afin de trouver des clients qui ont les mêmes intérêts ou besoins que moi. Disons que je fais un peu d’inbound marketing. Avec les évolutions de Google, j’espère être bien positionné sur certains mots clés, même si je ne mesure pas spécialement cela.
Au niveau des textes, les résultats sont très convaincants je trouve. Même s’il faut que l’IA soit « dirigée », lui donner des instructions, lui dire de quoi on veut parler, de quelle manière, donner des mots clefs. Bien sûr, l’IA a pour l’instant du mal à faire des figures de styles ou autres sophistications littéraires, mais je suis sûr qu’on y arrivera bientôt.
N’avez-vous pas peur d’être sanctionné par Google avec l’IA pour générer du contenu, ou du moins d’appauvrir les SERP avec un contenu sans réelle valeur ajoutée ?
J’ai lu que les textes générés par l’IA sont entrainés pour bien se positionner en termes de SEO et ne pas être sanctionnés par Google. Je crois donc, qu’à terme, cela ne sera pas vraiment un problème par rapport au moteur de recherche américain.
Au niveau de la possible absence de création de réelle valeur ajoutée, c’est en effet le point important à mon sens. Il y a un risque de générer des choses qui ne sont pas vraiment novatrices, même si cela arrive déjà sans utiliser l’IA. Mais certaines IA commencent même à être entrainées pour générer des idées, donc qui sait, peut-être qu’un jour les IA apporteront plus de valeurs que les humains ? Est-ce souhaitable ? C’est un autre sujet.
Marvin Sant, CTO & associé chez Scriptor Artis : « Vulgariser le contenu »
Dans quels cas utilisez-vous l’IA pour générer du contenu ?
Je suis associé de l’entreprise Scriptor Artis, où l’on crée différentes technologies d’IA. Notre objectif est d’accompagner les jeunes chercheurs et les étudiants. Le but n’est pas de se servir de l’IA directement pour générer du contenu, car nous pensons que ce n’est pas la bonne manière d’aider les étudiants. Le seul moment où nous nous autorisons à utiliser l’IA pour générer du contenu est lors de la vulgarisation, c’est-à-dire dans le cas où un article est particulièrement difficile à comprendre.
Comme outil, nous utilisons GPT-3, que nous pluggons avec notre IA, Devana. Cette IA est conçue pour cadrer GPT-3, pour qu’il soit capable de répondre à un besoin utilisateur, qui dans notre cas est l’accompagnement des étudiants.
Que vous apporte la génération de contenu par l’IA ?
De façon générale, je pense que ces contenus aident surtout certaines entreprises à montrer un côté plus professionnel. C’est intéressant pour les sites vitrines par exemple. De notre côté, nous n’avons pas ce genre de problème car nous avons d’excellents rédacteurs. Nous utilisons surtout l’IA pour la vulgarisation de contenus.
N’avez-vous pas peur d’être sanctionné par Google avec l’IA pour générer du contenu, ou du moins d’appauvrir les SERP avec un contenu sans réelle valeur ajoutée ?
D’après moi, ce n’est pas possible que Google sanctionne le contenu généré par l’IA. En effet, je pense que le moteur de recherche n’a pas les moyens de déterminer que les contenus ont été réalisés ou non par l’I A. A mon sens, son utilisation peut par contre même aider au référencement, car le fait d’avoir des contenus, même générés par l’IA, différents des autres sites, améliore la qualité du SEO du site internet.