En presque 18 ans d’existence, Google Maps est devenu un service et une application incontournable, catapultée au sommet par la révolution du smartphone en répondant à de plus en plus de besoins : celui de savoir où on est ? Celui de savoir comment aller quelque part ? Puis, celui de savoir ce qu’il y a autour de soi, pour manger, boire, se divertir, etc.
Encore plus de réalisme
Google Maps est également passé d’une version numérique d’une carte d’atlas routier à une approche encore plus réaliste de notre environnement avec Street View, notamment, et les choses ne vont pas s’arrêter là. Lors de la dernière Google I/O, les équipes de Sundar Pichai ont montré comment elles envisagent de reconstruire l’intérieur des bâtiments, des restaurants à partir de vos photos pour permettre une navigation encore plus précise et réaliste.
Or, justement, c’est un des enjeux que mettait en avant Christopher Phillips, vice-président de Google Geo, l’équipe en charge du développement de Google Maps et, désormais, de Waze, lors d’un entretien accordé au Wall Street Journal, tout récemment.
La prochaine étape pour Google Maps est le photoréalisme, explique le responsable de Google Geo. « Vous pourrez vous rendre sur place et voir à quoi cela ressemble à un moment de la journée, en fonction des conditions météorologiques ou de la fréquentation de l’endroit. Vous verrez ensuite les meilleures options pour vous y rendre », décrit Christopher Phillips.
La réalité augmentée pour encore plus d’info
Évidemment, cette expérience sera tournée vers les smartphones dans un futur plus ou moins proche, et que ce facteur de forme restera dominant pendant longtemps encore. Mais le patron de Google Maps précise que des technologies enthousiasmantes sont en approche, et qu’elles permettront de fournir davantage d’informations en fonction de l’endroit et du contexte.
Autrement dit, la réalité augmentée (AR) va bouleverser la donne, mais Google pense qu’il faudra encore du temps pour que des lunettes d’AR supplantent nos smartphones, si bien installés dans notre quotidien et devenus si polyvalents.
Mais, Christopher Phillips pense que l’expérience de navigation va évoluer beaucoup, sur smartphone, grâce à des indications visuelles et audio, tout d’abord, et aussi grâce à la réalité augmentée, bien sûr.
Ainsi, en marchant, téléphone dans la poche, vous pourrez vous contenter des indications sonores, éventuellement combinées à leurs équivalentes visuelles si vous le prenez en main pour quelques secondes. L’objectif étant de vous éviter de vous couper de votre environnement qui peut être dangereux, en ville notamment. En revanche, en voiture, Maps fournira davantage d’informations pour vous aider à naviguer plus facilement et plus rapidement.
La bataille du contexte
Ce sont ces informations contextuelles qui contribueront notamment à l’immersion. L’immersion qui passe par une expérience de bout en bout. « Avant, vous deviez plus ou moins deviner quand vous deviez partir et espérer qu’il n’y aurait pas de problèmes qui vous retarderaient », explique le patron de Google Maps. « Nous sommes à l’évolution suivante de l’information, où des données détaillées peuvent vraiment vous aider à décider où aller et ensuite comment y aller de la meilleure des manières. » Mieux encore, d’autres informations permettent désormais de préparer l’après. La météo, bien sûr, mais aussi les accès pour les fauteuils roulants, éventuellement, la possibilité de manger en terrasse, etc.
Mais cette immersion dans l’information et le réel s’appuie aussi sur des nouveautés technologiques comme Live View, qui permet quand on utilise son téléphone dans la rue de voir au travers de son écran les restaurants, les magasins ou même les distributeurs automatiques, qui sont un peu plus loin, passé le coin d’un bâtiment. Bien entendu, à chaque fois, Google propose des informations sur chaque établissement, ses heures d’ouverture, ses menus éventuels, etc.
Pour réunir toutes ces données, Google rappelle qu’il utilise les informations fournies par les commerces, les administrations et services locaux, mais aussi certaines techniques d’apprentissage machine. Comme des appels automatisés pour vérifier les horaires d’ouverture d’un restaurant.
Car, il faut se rappeler la mission que Google s’est fixée : collecter l’information, la classer et la rendre accessible à tous, à tout moment, de la meilleure façon qui soit. C’est le message que Sundar Pichai et ses collaborateurs font passer depuis plusieurs années lors des keynotes du groupe, notamment celles de la Google I/O.
Une mission qui a, par le passé, dépassé les limites de la vie privée. Désormais, Google jure ses grands dieux que les données personnelles, comme la localisation, sont prises très au sérieux, et que les conditions d’utilisation ont évolué, sont plus transparentes et davantage contrôlées. Même si on se demande toujours un peu comment Google peut atteindre son objectif de nous servir l’information la plus adaptée et la plus pertinente sans en savoir toujours plus sur nous…
En tout cas, avec Maps, Google a l’outil idéal pour faire converger les données numériques et le réel. Nos smartphones, et demain (ou après-demain) nos lunettes de réalité augmentée, sont alors un pont entre deux mondes. Google Maps devient alors un moteur de recherches à l’échelle du monde pour nous renseigner sur ce qui nous entoure.
Source : The Wall Street Journal