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La transformation numérique représente un levier important pour le développement économique. Elle permet également de nouvelles opportunités commerciales. Qu’il s’agisse des zones territoriales couvertes par internet, ou de l’encadrement et l’accompagnement des startups actives dans le domaine du digital, Ghita Mezzour, ministre déléguée chargée de la Transition numérique et de la réforme de l’administration, fait le point sur la situation actuelle au Maroc. Afin de mieux cerner les maillons faibles du milieu, l’équipe des Inspirations ÉCO a fait appel à un expert.
Le Maroc a réalisé d’importants progrès en termes de transformation numérique, comme en témoignent les dernières données officielles. En réponse à une question orale sur «l’encadrement et l’accompagnement des startups actives dans le domaine du digital», Ghita Mezzour, ministre déléguée chargée de la Transition numérique et de la réforme de l’administration, a assuré que les quatre technoparks qui existent dans le Royaume accompagnent actuellement 450 startups pour un chiffre d’affaires de 900 MDH et dont 25 % exportent leurs produits numériques à l’étranger.
Malgré l’ambition commune, le pays n’avance pas à la même vitesse que d’autres. Tour d’horizon de ce pilier économique avec Riad Sbai, consultant en Marketing digital et growth hacking.
Il existe toujours des failles
A la question relative au positionnement du Maroc par rapport à d’autres pays dans le domaine du digital, Riad Sbai estime que le Maroc est résolument tourné vers le digital comme un vecteur de développement, en témoignent les différents chantiers érigés depuis quelques années, matérialisant la volonté politique de positionner le pays comme leader et hub du continent.
Selon notre source, les investissements réalisés et autres prévus dans le cadre des feuilles de route sont de taille. Pourtant, il y a encore beaucoup à faire, pour prétendre à une position de pionnier absolu.
Et d’ajouter que «s’il est vrai qu’en termes d’infrastructures, de couverture et de pénétration technologique nous sommes très en avance sur beaucoup de pays, nous restons très timides sur plein d’autres volets, comme la digitalisation profonde de l’Administration, la législation relative au digital, ainsi que les financements des entreprises opérant dans le secteur, notamment les startups». Bien qu’une évolution ait été constatée, il n’en demeure pas moins vrai qu’il existe toujours quelques failles.
Pour notre interlocuteur, «en tant qu’accompagnateur de startups, j’ai constaté beaucoup de lacunes, car d’abord c’est un métier qui n’est pas réellement encadré, mis à part au sein des incubateurs qui sont des structures organisées. Mais de là à dire que l’encadrement des startups et leur coaching puissent être un métier à part entière, ce serait de l’utopie, surtout depuis l’avènement de la crise sanitaire, avec toutes les contraintes qu’elle a imposées, que ce soit en termes opérationnels, stratégiques ou financiers».
Une réalité amère, qui s’amplifie, quand on apprend de notre interlocuteur que beaucoup de startups ont mis la clé sous la porte, et que d’autres ont subi un avortement prématuré, à cause d’un manque de soutien, voire de l’incapacité de l’incubateur lui-même à survivre.
«Ce n’est pas là un tableau noir, car loin de moi l’idée d’en peindre un, mais c’est un constat qui mérite une réflexion stratégique de la part des décideurs politiques. Le soutien de l’État est un facteur-clé, dans la réussite des startups, et leur capacité à générer de l’attrait, et des IDE», avertit Sbai.
Dans ce sens, le consultant estime qu’il existe beaucoup de stratégies menées via les institutions compétentes, dont les CRI, les technoparks, et bien d’autres.
Riad cite également l’implication directe des banques et autres institutions financières dans le chantier de développement des startups. Un travail, certes, louable, mais très timide, que ce soit du point de vue des montants injectés, ou celui des moyens logistiques, légaux, et administratifs mis à disposition de cette forme d’entreprise, qui est capable de constituer un tissu économique à part entière, comme au Kenya, en Égypte, ou en Afrique du Sud.
«A mon avis, il faudrait réformer beaucoup de textes de lois, et en créer d’autres, afin d’instaurer une culture Startup bien définie, pour tracer une véritable feuille de route, qui soit spécifique à une typologie de métiers», commente Riad Sbai.
9.225 zones territoriales dans le Royaume sont couvertes par internet
Évoquant les zones territoriales couvertes par internet au Maroc, Ghita Mezzour a fait savoir que 9.225 zones territoriales dans le Royaume sont couvertes par internet sur un total de 10.740 zones, et ce, au terme de la première phase du Plan national pour le développement du haut et très haut débit (2018-2023).
Dans sa réponse à une question orale à la Chambre des représentants sur «la connexion du monde rural au réseau internet», la ministre a fait savoir que les zones qui restent à couvrir par internet le seront avant la fin de l’année prochaine, révélant que son département prépare actuellement le lancement de la deuxième phase de ce plan qui concerne 1.700 nouvelles zones en veillant à détecter les régions qui connaissent un déficit sur le plan de la couverture internet.
Kenza Aziouzi / Les Inspirations ÉCO