Nous vous proposons cette excellente contribution de Presse-citron
C’est en comprenant un peu plus tôt que les autres que miser sur la cartographie en ligne était une stratégie majeure que Google a réussi à imposer partout Google Maps, et son écosystème de services. Sans qu’il n’existe vraiment d’alternatives qui tiennent la comparaison. Même les projets les mieux dotés, comme l’application Plans maintenue par Apple, sont à date moins précis (et du coup utiles) que l’application développée par Google.
Pour autant, le succès de l’application Google Maps n’a en soit rien de surprenant. Depuis les premières cartes publiées entre le 6e ret 5e siècle avant notre ère, les cartes ont toujours eu un impact profond sur les représentations du monde, la place des territoires et leurs interactions. Aujourd’hui les cartes ne se limitent pas à représenter des villes, des topographies montagneuses ou des bancs de sable dangereux dans les détroits et à proximité des rives.
La big tech s’organise pour lancer une alternative à Google Maps totalement libre
Les cartes peuvent décrire des mondes virtuels, et beaucoup se demandent quelles sont les manières d’interagir avec la cartographie que l’on peut encore développer. Alors que la mainmise de Google sur son application implique par définition, des choix arbitraires et l’impossibilité de développer soi-même des variantes améliorées. Il y a également la question, essentielle, du développement de cartes spécialisées pour les voitures autonomes.
Autant d’éléments qui imposent pour certains acteurs, l’avènement d’une alternative ouverte, qui permettrait au plus grand nombre d’innover, et d’ouvrir ainsi le prochain chapitre de la cartographie en ligne. Une base qui implique un accès simplifié aux données, et une meilleure interopérabilité. C’est pourquoi Amazon Web Services (AWS), Meta, Microsoft et TomTom annoncent avec la Linux Foundation le lancement de Overture Maps Foundation.
Pour parvenir à leurs fins les acteurs du projet vont mettre en commun des données existantes et les agréger avec les données d’autres projets de cartographie open source comme OpenStreetMap et les données de cadastres en libre accès. L’ensemble sera nourri de données tirées de l’analyse IA. Les acteurs du projet poursuivent en fait quatre objectifs :
- Collaborer pour construire la prochaine génération de plateformes de cartographie
- Mettre au point un système de référence unifié – à savoir un système qui simplifie l’interopérabilité entre divers services
- S’assurer de la qualité des données au travers d’un processus de validation, détection d’erreurs et de vandalisme
- Mettre au point un format de données structurées ouvert et pousser son adoption la plus large possible
Un responsable du projet souligne que Overture consiste plus en une plateforme, une infrastructure, que dans un service de cartographie unique : “vous ne pourrez pas vous logguer et demander comment aller d’un point A à un point B”. Mais de multiples services tiers pourront, à la place, utiliser cette infrastructures pour proposer diverses applications de cartographie, qu’elles soient classiques (concurrentes de Google Maps) ou plus innovantes (par exemple en tirant parti de la réalité mixte).
Pour l’heure, toutefois, il faudra laisser un peu de temps au projet pour en apprendre davantage sur les détails techniques sous-jacents.